Partie le 09 Février, je suis arrivée à TANA au moment des évènements. Le climat était explosif. Les manifestations étaient quotidiennes. Tous les jours, des morts, des blessés, la tension était palpable dans toute la ville. Je suis partie pour TANAMBE. Les hauts plateaux, loin de tout, mais surtout, loin de toute information. C'est le pouvoir de la dictature et de la faillite d'un pays. A 10 km des villes principales, pas de radio, pas de journaux, la Télé censurée, rien ne passe. Aucune information, sauf pour quelques privilégiés comme nous, qui ont internet. 15 jours après, de retour à TANANARIVE la situation n'a fait qu'empirer.Nous pouvons tomber à tout moment sur des rues barrées par les groupes de manifestants réprimés par la garde présidentielle ou les Mercenaires d'Afrique du Sud, gentiment invités pour faire le ménage.Heureusement qu'Anicet est un chauffeur hors pair, capable de faire faire demi tour sur place et en quelques secondes à un 4X4 de 7 places. Je n'ai rien dit, mais je lui serai éternellement reconnaissante. Tous les jours j'ai pensé à deux mots que jusque là je trouvais un peu désuets: LIBERTE - LIBERTE CHERIE

                                     Depuis 10 ans je vois les Malgaches subir la misère en silence. Un jour, une étincelle, un espoir, un quidam se lève et les entraîne. Tous leurs maux les poussent à le suivre; sans armes, ils y vont. Certains y laissent leur vie. Pour aller où ? comment ? pourquoi faire ? Ils n'ont rien à perdre. Et après ? Il me semble être la seule à me poser la question. Quelques-uns soutiennent encore le futur ex-président.Ce sont quelques privilégiés du régime ou ceux qui, comme les enfants martyres, préfèrent leurs tortionnaires à l'inconnu. Et nous que pouvons-nous faire ? Un monde nous sépare. Et comme personne ne m'a demandé mon avis, je vais continuer, avec votre aide à soutenir nos petits.

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